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Chapitre 13

Samedi 20 Octobre

Le réveil est dure ce matin, la soirée ne sait pas finit sous un déluge de bisous, mais plutôt sur une soupe de grimace. Après le baiser de Béa, je n'ai pas voulu aller plus loin, par respect pour Erobie. Je ne veux pas la faire souffrir je le lui ai promis, alors si je décide de choisir Béa, je préfère être honnête avec Erobie avant toute chose. Je suis complétement perdue, j'ai d'un côté, la fille pour laquelle je suis raide dingue depuis longtemps, trop longtemps. Et de l'autre j'ai une superbe bombe aux cheveux blonds qui me fait rire et qui me fait me sentir légère. Est-ce qu'on peut aimer deux filles à la fois ? Non je ne peux pas. Je dois faire un choix. Béa me le demande, elle déboule ici et me fait vriller complètement, comme à chaque fois, elle a toujours eu le don pour m'envouter en un battement de cil. Pffff je n'ose même pas sortir de ma chambre Qu'est ce que je vais lui dire ? Que je ne sais pas qui choisir, que j'aime les deux. Elle ne l'acceptera jamais, qui l'accepterait d'ailleurs ? Mais je me dois d'être honnête et avec les deux. Mon téléphone m'indique un appel : Inconnu. Ça doit être Sullivan.


- Allo ?
- Madame Vockwin, excusez-moi de vous déranger. J'ai de nouvelles infos à vous faire parvenir pouvons-nous nous voir rapidement ?
- Sauvée par le gong.
- Pardon ?
- Non rien, oui quand ? À quelle heure ? Où ?
- Dans le parc de San Myshuno vers 11h ça vous va ?
- Parfait.

 

Je me languis d'avance de pouvoir m'échapper même une heure, c'est affreux de dire ça, mais je préfère fuir et l'air frais pourra peut-être me faire réfléchir correctement. En rentrant dans la salle de bain, je me retrouve nez à nez avec Béa, nue, complètement nue.


- Désolée !
- Non, tu es chez toi, la place est libre tu peux-y aller. Je vais faire le petit déjeuner.


Elle me tourne le dos, je ne peux m'empêcher de regarder son corps. Elle est magnifique. Comment je vais faire pour choisir, elles ont toutes les deux tellement de qualités. En sortant de la salle de bain , Béa est revêtue, elle a tout préparé pour déjeuner. Un effort surhumain pour elle qui ne faisait rien à la coloc.


- Miam !
- Je voulais m'excuser pour hier ! Tu m’en veux pas ?
- Non. T'inquiète.
- J'aimerais profiter de ce week-end pour passer du temps avec toi. En amie bien sûr. Enfin c'est toi qui choisis.
- Je t'ai expliqué hier, je dois voir Erobie avant.
- Je comprends. Mais je ne voudrais pas faire la mauvaise, mais je ne la sens pas cette nana.

 

- Comment peux-tu dire ça ? Tu ne l'as connais même pas, et puis tu n'es pas objective.
- On ne peut rien te dire sur son sujet que tu prends la mouche directe.


Ah bah oui, ça va être ma faute maintenant. Je préfère écourter le sujet “Erobie” jusqu'à nouvel ordre, surtout avec Béa. À jouer le rôle de la garce, elle ne fait que creuser son trou.


- Je vais devoir aussi te laisser seule ce matin. Tu sais l'homme dont je t'ai parlé, j'ai rendez-vous avec lui. Il a des infos à me donner.
- Tu es certaine de ce que tu fais Susy ? Tu ne veux pas que je vienne avec toi ?
- Absolument et puis maintenant que je ne suis plus avocate, personne ne va se douter que je continue l'affaire. Je préfère que tu restes là, je ne veux pas te mêler à ça.
- Ok. Alors tu vas voir ce type, tu passes voir l'autre...
- Béa !
- Excuse... Eroooobie. Et puis on passe la journée ensemble !


Je l'observe en silence, et puis tout devient clair. Je dois filer au rendez-vous avec Sulivan. Je ne veux en faire souffrir aucune, mais je n'ai pas le choix, un trio n'est pas envisageable. Je n'ai plus envie de perdre du temps, mon coeur appartient à l'une d'elles, j'en suis sûre maintenant.


- Je dois filer !
- Sois prudente. À tout à l'heure.
- Promis. Je reste sur mes gardes. À tout à l'heure.


Le vent claque mon visage, je ne suis pas sadique, mais c'est bien ça dont j'avais besoin. Direction le tram pour aller au parc, j'en profite pour appeler Erobie. Je ne sais pas si elle est dispo aujourd'hui, j'espère.


- C'est toi ?
- Ça va Erobie ?

 

- Ça pourrait aller mieux.
- Je sais je suis désolée. Je dois te parler.
- Je n'aime pas ça.
- Tu es disponible aujourd'hui ?
- Maintenant ?
- Non, j'ai rendez-vous avec quelqu'un.
- Pour ton affaire ?
- Oui. Il aurait des informations importantes.
- Fais attention à toi.
- On se dit vers 13h au parc ?
- D'accord. Est-ce qu'on sera seulement toutes les deux ou...
- Non Béa m'attend à l'appartement.
- Très bien. Je t'attendrais. Oh ! Susy... Je... Non rien...


J'ai le coeur qui bat à toute vitesse, parce que déjà cet appel n'était pas des plus facile, je n'ai jamais eu à vivre ce genre de choses, je ne sais pas comment ça se passe. Et ce rendez-vous de plus avec Sulivan, me fait sentir en infraction totale, alors que je vais juste rendre visite à un ami. J'essaie de me rassurer comme je peux.


Je fais le tour du parc, jusqu'à trouver Sullivan, assis sur un banc, devant les jeux pour les enfants, je m'approche naturellement avant de m'asseoir à côté de lui. Il reste distant ne m'accorde aucun regard, je crois que nous allons jouer aux inconnus. Je ne suis pas sûre que regarder des enfants jouer assis non loin d'eux, à les fixer soit très naturel surtout quand nous n'avons pas d'enfants, mais c'est lui le pro après tout.
 

- Nous devons rester discrets.
- J'ai cru comprendre oui. Qu'avez-vous vous a me dire Sullivan.
- Je pense avoir trouvé quelqu'un d'important.
- Qui ?
- Je ne peux rien dire ici, mais tenez, son numéro. Vous l'appelez vous faites passer pour l'avocate, enfin vous vous débrouillez, je pense qu'en lui mettant le doute, il pourra nous aider.
- C'est tout ?
- Oui c'est tout, je ne suis pas policier et je dois faire attention à mes moindres faits et gestes. Je dois y aller Madame Vockwin, tenez-moi au courant.
- Très bien.


Bon et bien maintenant je me retrouve seule et certains parents commencent à me regarder d'un mauvais oeil, je devrais m'installer plus loin, je ne voudrais pas avoir des ennuis avec la police. J'envoie un SMS à Erobie pour lui dire que mon rendez-vous c'est terminé plus tôt que prévu, sa réponse est presque immédiate.
“Pas de soucis, laisse-moi vingt minutes.”
Je passe dans ma tête tous les mots que je vais pouvoir lui dire, comment ne pas bégayer. Je stresse plus qu'à l'époque que mon bac, c'est dingue.



Je la voit arriver de loin, faut dire que ses cheveux ne passent pas inaperçus ! Elle ne sourit pas aujourd'hui alors qu’en temps normal, c’est elle qui me rend le mien.


- Salut.
- Coucou. Va droit au but Susy s’il te plait !
- Tu sais que je t’apprécie énormément…

 

- C’est la phrase hyper naze pour rompre…
- Non ! Je t’ai choisi toi ! Oui j’ai été amoureuse de Béa, mais maintenant que je t’ai trouvé c’est toi que je veux, pas elle, pas une autre. Toi.
- Je suis tellement soulagée. Comment a réagi Béa ?
- Je ne lui ai pas encore dit.
- Ouch.
- Ouais, je n’ai jamais fait ça. J’aimerais que tu viennes avec moi.
- Tu es sûre ?
- Pourquoi pas ?
- Parce que Béa risque de ne plus jamais te parler.
- Si elle m’aime vraiment comme elle le dit, elle me laissera être heureuse.
- Ok, mais je n'ai pas envie de me faire frapper.
- Je serais là pour te protéger cette fois.


Elle m’embrasse pour la deuxième fois et cette fois je lui rends son baiser. Je suis certaine de mon choix. Béa ne m’a jamais montré d’intérêt sauf maintenant que je suis loin, je n’ai pas d’avenir avec elle, elle aime sortir, draguer, flirter, elle n’a jamais tenu une relation plus de quatre mois, je n’ai pas envie de louper une vraie histoire, juste pour une lubie qu’elle a.
 

C’est un peu risqué de ramener Erobie à la maison, mais je suis chez moi et j’ai envie de montrer à Béa qu’elle n’a plus le contrôle qu’elle pouvait avoir sur moi avant. Croisons les doigts et puis au pire, elle le prendra mal, partira et puis elle finira par se calmer quand elle aura quelqu’un à nouveau dans son lit, je la connais.

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