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Chapitre 30

Raphaël

Vendredi 16 Novembre (suite)

Nous voilà enfermés tous les trois, dans un bureau, à attendre on ne sait qui. Je n'aurais pas dû frapper le vigile qui gardait la porte de l’étage, mais qu’est ce que je pouvais faire d’autre ? La voir se faire pratiquement tripoter par ces gros dégueulasses de types m’a mis dans une rage folle. Je n’allais tout de même pas regarder sans rien faire ? J’ai vu son regard terrifié, je n’avais qu’une envie la tirer par la main pour partir loin d’ici, peu importe la mission, je la voulais en sécurité. Tana a mordu un des clients pour pouvoir s’en sortir. Nous sommes ici depuis pas moins de vingt minutes, à se regarder dans le blanc des yeux. Roselya ne parle pas et Tana me tient la main.

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- Quand est-ce qu'ils vont arriver à votre avis ?
- Je ne sais pas mon coeur.
- Franchement Raphaël qu’est-ce que tu as eu besoin de te la ramener ?
-  Rosy tu t’entends ? Tu n'as pas senti le vent tourner contre nous quand on était avec ses hommes ?
- Ça va, c’était juste une caresse sur la cuisse, rien de plus.
- Non mais tu es bête ou tu le fais exprès ?
- Me parle pas comme ça Raphaël, je ne suis pas ta copine.
- Heureusement bien !

​

Il va falloir qu’elle se calme celle-là, elle se prend pour qui ? Si c’était un homme ou que je n’avais aucun respect pour les femmes, je lui en aurais déjà collé une ! C’est elle-même qui me dit que tout doit rester secret et faire comme si de rien était.


La porte du bureau s’ouvre et un homme entre, accompagné d’une femme aux longs cheveux blonds. Elle lui fait signe de s’accroupir pour s’installer sur lui.

 

​


 


- Quelqu’un peu me dire ce qu’il se passe ici ?
- …
- J’attends ! Je n’ai pas toute la soirée jeune gens.
- C’est un malentendu Madame.
-  Expliquez-moi jeune homme.
- Je me suis laissé emporté.


Son regard est intense, elle nous sonde un par un pendant plusieurs minutes, elle me met mal à l’aise, j’ai l’impression qu’elle fouille au plus profond de moi pour découvrir chaque secret que je renferme.


- Avec laquelle couchez-vous ?
- Pardon ?
- On ne s’emporte pas pour une vulgaire danseuse de club. Laquelle partage votre lit ?
-  C’est moi Madame. Je suis sa copine.
- Oh ! Je pensais que c’était l’autre. J’ai vu votre petite altercation au cours de la soirée.
- Vous vous êtes encore engueulés ?
- Oui… Non… On en discutera à la maison.


 

Roselya ronge ses ongles et la femme le remarque de suite, elle me regarde puis la regarde à nouveau et son sourire s’élargit comme si elle avait en une fraction de seconde tout découvert.


- Hum. Je vois et je suppose que Mademoiselle ici présente n’est pas au courant de votre petit secret ?
- De quoi elle parle Raphaël ?
- Laisse tomber Tana !


Je sens que je perds pied, je ne voulais pas qu’elle l’apprenne comme ça, pas par quelqu’un d’autre. Son regard plongé dans le mien n’attend qu’une réponse de ma part, elle ne comprend pas, comment pourrait-elle comprendre ce que j’ai fais de toute façon ?


- Nous ne causerons plus de soucis Madame.
- J’espère bien ! Je ne veux plus jamais vous revoir ici ! Est-ce bien clair ?
- Très clair Madame.
- Les filles je vous laisse aller vous rhabiller et ensuite sortaient vos culs de ma boîte de nuit ! Jeune homme, je voudrais discuter avec vous.


Je me retrouve seul avec elle. Elle tourne autour de moi sans dire un mot, me caressant les épaules du bout de son doigt.

 

- Quand comptez-vous lui dire ?
- De quoi parlez-vous ?
- Elle est peut-être trop jeune pour comprendre, mais moi je ne suis pas stupide.
- C’était une erreur ! Je me suis trompé…
- Tromper ? Comment avez-vous pu vous tromper de fille ?
- Je… Je… Je n’en sais absolument rien.
- Toujours à se trouver des excuses, rien qu’ici une majorité des hommes sont mariés !
- Je ne suis pas comme eux Madame. C’était…
- Pourquoi ne lui avez-vous pas encore dit alors ?
- Ce n’est pas si facile…
- J’ai connu un homme il y a longtemps, il est en prison maintenant.
- Pourquoi me racontez-vous ça ?
- Juste pour te prévenir que les femmes sont bien plus fortes que les hommes. On finit toujours pas tout savoir et la vengeance est un plat qui se mange froid… Même glacé.
- Je m’en souviendrais.


Quand j’ouvre la porte, je suis stupéfait de faire face à Sullivan. Qu’est-ce qu'il fait là ? Il ne m’a jamais dit qu’il viendrait. Il n’est pas étonné de me voir, je comprends son regard. C’est elle ! La femme dans le bureau est Sidney. Elle ne ressemble en rien aux photos que j’ai pu voir. Il me pousse pour passer. Je referme la porte aussitôt derrière lui.

 

- Bonjour Sidney.
- Ohh, mais qui vois-je donc ! Je comprends mieux maintenant ! Vous et lui ? Bien joué, je ne l’avais pas vu venir. Tu n’as pas changé Sullivan.
- Je ne peux pas en dire autant de toi. La chirurgie fait des miracles.
-  L’argent aussi, comme tu peux le voir.
-  Je suis venu te chercher.
- Me chercher ? Et comment comptes-tu faire ? Il y a des vigiles partout. Je suis la patronne, un seul cri de ma part et tout le monde rapplique.


À ce mot, les frissons me parcourent le corps. La rage monte en moi, elle a tué ma mère, la meilleure amie de Susy. Comment fait-elle pour se regarder en face et être aussi hautaine ?


- Pourquoi tu as fait ça Sidney ?
- Parce-qu'il m’a fait souffrir pendant des années. Toutes ces fois où il m’a trompé en me regardant avec amour le lendemain. Les mensonges. Il mérite de crever en prison.


Je ne peux plus me taire. Je m’avance vers elle, furieux, je serais prêt à lui serrer la gorge pour la faire parler, tout cela a assez duré. Sullivan me retient par le torse.

 

-  Vous avez tué ma mère et toutes ses personnes parce qu'il vous avait trompé ? Vous êtes un monstre !
- Ta mère ? Oh le petit garçon a bien grandi !
- Vous allez payer pour ce que vous avez fait.
- Quelles preuves avez-vous de tout ça ?


Nous n’avons aucune preuve. Elle le sait, elle a toujours fait en sorte de rester bien loin pour n’être coupable d’aucun de ses crimes. Elle congédie son homme chaise.


- Allez me la chercher.
- Très bien Madame !
- Alors comme ça, vous avez fait tout ce chemin pour me retrouver ?
- Vous avez fait trop de mal.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez !
- Sidney arrête les mensonges, Athénaïs, les avocats. Tu as envoyé une jeune fille qui n’avait rien avoir dans l’histoire se faire noyer !


La porte s’ouvre…


- Vous m’avez demandé Madame ?
- Entre… Je t’en prie.


La femme est belle. Tellement belle, elle est accompagnée d’une autre femme aux cheveux blonds presque blanc, qui la tient fermement par le bras, elle me regarde avec ses beaux yeux noisette. Sidney se frotte les mains avant de reprendre la parole.

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- Sullivan, tu te souviens d'Athénaïs ! Raphaël, je te présente ta mère.
- C'est impossible.
- Quand même Sullivan, tu me connaissais bien, tu pensais que je n’étais pas au courant que tu avais payé cette fille pour retrouver Chris ? J’ai juste mis mon plan à exécution.
- Chris l’a vu morte.
- On peut faire croire n’importe quoi quand on a à la botte tous les grands dirigeants de ce monde Sullivan… Surprise… J’espère que ça vous fait plaisir !


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P7 CHOQUE (2).png

Elle me regarde, les yeux remplis de larmes, s’approche de moi et me touche le visage du bout de ses doigts, le monde s'écroule sous mes pieds. Je l’ai cru morte depuis tant d’années. Pourquoi n’est-elle jamais revenue dans ce cas ?

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