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Roselya

Chapitre 25

Jeudi 15 Novembre (suite)

Je pensais ce rendez-vous plus catastrophique, finalement il n’est peut-être pas un si mauvais bougre que ça, j’ai profité de son absence pour envoyer un message à Tana, elle a réussi à sortir de la chambre et ils se sont enfin réconciliés. Benjamin n’a toujours pas parler de cette fameuse façon de se faire de l’argent, j’essaie de réfléchir à la manière dont Tana aurait fait preuve pour aborder le sujet. Nous sommes tellement différentes, elle et moi, dans nos façons de penser.

Je suis étonnée qu’il n’y ait vu que du feu. J’essaie d’être le plus naturel possible, mais j’avoue que j’ai le palpitant à cent mille avec une petite pointe de bonnes adrénalines, ce n'est pas tous les jours que je joue le rôle de ma soeur et ce n'est pas si dérangeant finalement. J’avoue que plusieurs fois j’ai eu ce soupçon de jalousie, c’est vrai, elle est plus jolie, plus fun alors que moi mise à part mes études, je n’ai pas grand-chose à raconter. Benjamin revient avec la troisième tournée, j’ai déjà un peu chaud, je bois rarement.


- Voilà ma rose de mon cœur.
- Merci. Tu veux me saouler ?
- Non. Ce n’est pas mon genre.
- Je suis rassurée alors.
- Ta soeur n’a pas trop mal pris que ce soit toi que j’ai invité ?
- Non pas du tout, faut dire qu’elle est plutôt chiante.
- Elle était un peu plus réservée.


 

- D’ailleurs, tu nous as parlé de gagner un peu d’argent… Tu pourrais m’en dire un peu plus ?
- On peut dire que tu vas droit au but toi.
- On ne reste pas très longtemps.
- Dommage…

 

Il a l’air déçu et je me ferais presque prendre à mon propre jeu, il est plutôt canon et pas si lourdingue que cet après-midi, son petit sourire me fait presque chavirer. Pour parfaire mon rôle, je fais le tour de mon verre avec mon doigt. L’alcool commence sérieusement à me faire divaguer.


- Oui, nous sommes à la recherche de jolies filles, qui viendraient travailler quelques heures dans une boîte de nuit.
- Intéressant. Qu’est-ce qu'on doit faire ?
- Danser et servir les clients. Les pourboires sont plus que corrects.
- Et les horaires ?
- Quatre heures et vous choisissez les jours.
- Je suppose qu’avoir les deux jumelles en même temps serait un plus ?
- Effectivement.
- Tu me laisses en parler à ma sœur en rentrant et je te recontacte ?
- Tu penses qu'elle sera partante ?


 

Bien sûr que non je ne suis pas partante ! Est-ce que j’ai une tête à aller me trémousser devant des inconnus pour gagner des sous ? Je ne juge pas celles qui le font, si elles exhibent leurs corps c’est surement pas par plaisir, mais parce qu'elles ont de bonnes raisons.


- Je serais la persuader !
- Cool !
- Elle se trouve où cette boîte de nuit ?
- Sur l’île de Lani St taz, c’est la seule boîte de nuit qui existe aux alentours.
- Génial, je pourrais mettre ça sur mon CV alors !


Il rigole à ma fausse petite vanne, pas une seconde je ne mettrai une telle chose sur mon CV, pour qui je passerai après ? Au bout d’une heure de conversation, l’alcool qui coule dans mes veines est en bien trop grosse quantité. Je me sens vaseuse et j’ai bien l’impression que mes paroles ne veulent plus rien dire.


- C’est moi ou tu ne bois pas souvent ?
- Tu as raison, ça se voit tant que ça ?
- Tes joues sont toutes rouges et tu n’articules plus beaucoup.
- Désolée.
- Pas grave, je vais te ramener ?
- Tu ferais ça ?
- Tu es venue, je peux faire ça.

 

Il fait toujours aussi bon, même à une heure aussi tardive, je me laisse à rêver d’une toute nouvelle vie, une où je m’appelle Texas et où je ne serais pas la fille aux balais dans le cul comme dit si bien Tana. J’entre dans la voiture de Benjamin, je vois flou, mais mon odorat ne me trompe pas, il a des sièges en cuir, ramener des filles doit sacrement lui rapporter.
Sa main vient caresser ma cuisse, ce qui me réveille en sursaut.


- Nous sommes arrivés beauté !
- Merci beaucoup, j’ai dormi longtemps ?
- Tout le trajet, ce n’est pas grave.


Je récupère mon sac avant de sortir de la voiture, il me retient par la main. Une main chaude et virile.


- J’attends ton appel ! Bonne nuit.

 

J’entre dans le hall et la porte d’entrée se met à grincer. Je me retourne pour lui dire de se taire. Il y a des gens qui dorment ici. L’homme de l'accueil me sourit et me dit bonne nuit, il a une tête rigolote je trouve. Je monte les marches et en passant devant la chambre de Raphaël, je marque un arrêt. Je me demande s'il dort. J’ai encore la clé …


J’ouvre la porte de sa chambre et je marche sur la pointe des pieds, qu’est-ce qu’il me prend ? Qu’est-ce que je fais ici ? Il est allongé, je le regarde un instant et je m’approche de lui, sans pouvoir me contrôler je dépose un baiser, il se réveille et m’attrape pour m’installer sur lui.


- Je ne pensais pas te voir revenir cette nuit.
- …
- Ta soeur est rentrée ? Tout s'est bien passé alors ?
- Hum Hum.
- J’ai tellement envie de toi.

Son sexe pointe vers moi, c’est mal, c’est très mal, mais sentir ses mains sur mon corps, je n’arrive pas à m’arrêter, je lui rends ses baisers. Notre étreinte devient plus sauvage, il tire mes cheveux en arrière pour parcourir mon cou avec sa langue. Je me retrouve nue, il prend mon sein dans sa main, avant d’y apposer un baiser, l’autre descend sous ma culotte, mon corps se tend sous ses caresses, je laisse échapper un cri de plaisir, Raphaël retire son caleçon et me pénètre avec envie, j'ai un peu mal, mais après quelques tendres va-et-vient, il accélère me faisant monter au septième ciel.

- Oh Raphaël !


Je me retrouve au sol en une fraction de seconde, Raphaël allume la lampe avant de se lever et se cacher avec le draps.


- Roselya ?
- …
- Mais qu’est ce que tu fais ici ? Qu’est ce qu’on a fait putain...

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