Je rentre discrètement dans l’appartement sombre et miteux qui me sert de QG, les rideaux sont fermés laissant à peine passer la lumière du jour. Ce n’est pas le moment d’attirer encore plus l’attention, avec le bordel de cette nuit, il n’y a pas qu’elle qui va se poser des questions. De toute façon je ne vais pas rester ici éternellement, je n’aime pas du tout la tournure que prennent les choses. Ce n’était pas censé se passer comme ça, j’ai été embauché pour faire la merde, mais pas à ce point-là. Je ne suis pas la faucheuse. Mon travail devait s’arrêter là, je surveille, je la suis, je la garde à l’oeil pour savoir jusqu'où elle irait dans la recherche mais pas plus. C’est fatigant, mais j’ai besoin de thune et avec les super-fréquentations que j’ai, je n’ai rien trouvé d’autre, je n’ai rien fait de mal réellement… Pour l’instant.

Si au moins je n’étais pas la seule personne à faire mon boulot correctement, je ne serais pas dans un merdier pareil à l’heure actuelle. Je ne vais pas manquer de leur dire ! Je regarde par la fenêtre et je la vois, elle parle avec un homme que je reconnais via les photos, son propriétaire, ça sent le roussi, je vais devoir trouver un plan B et déguerpir aussi vite que je peux d’ici. Mais qu’est-ce que je fais du problème ? J’appelle mon contact, je laisse sonner trois fois puis je raccroche, dans la seconde qui passe, le numéro rappelle.